L’impératif vital

Réduction du CO2 : agir vite et fort

La limitation des émissions de CO2 est l’urgence absolue, d’où notre démarche SBTi et nos objectifs sur 5 ans. Sur la partie de notre numérique pour usage interne, nous nous appliquons depuis longtemps les mêmes recommandations que celles que nous formulons pour nos clients : 

En 2023, nous avons baissé de 25% les émissions de CO2 de notre IT interne, soit près de 270 T CO2 économisées par rapport à 2022

Le groupe a divisé la consommation énergétique de son numérique pour la 6ème année consécutive ; c’est une division par 3,5 depuis 2017 grâce à la mise en place de notre solution Ecocarbon qui mesure, pour mieux la réduire, l'empreinte du numérique ; nous pouvons donc témoigner des impacts positifs sur nos usages internes.  
A terme, notre résolution est de transformer l’ensemble de nos produits et de nos services, en incluant tout notre écosystème de partenaires et de fournisseurs, pour les intégrer à une économie soutenable. 

Notre détermination est réelle et nous agissons efficacement : en France pour la première fois en 2023, quasi 100% de notre électricité provient d’énergies renouvelables et d’ici 2028 ce sera le cas pour l'ensemble du groupe . Cela fait partie de nos objectifs stratégiques.

Depuis 2012,

nous nous inscrivons dans les exigences de l’ONU et depuis 2018 dans les recommandations du GIEC pour mesurer et réduire nos émissions.

Avec notre partenaire Greenly, depuis 2 ans, nous mesurons 100% de notre scope 3 sur le groupe. L’objectif est d'avoir des chiffres complets pour répondre aux exigences de notre engagement SBTi , compte tenu de changements de périmètre. 


Notre empreinte carbone groupe, incluant les changements de périmètres en 2022, était de 877 000 TEQ  CO², avec un scope 3 complet sur l’ensemble de notre chaîne de valeur. C’est sur cette base que nous avons pris nos engagements SBTi pour les 5 prochaines années. 

Interview de Stéphane Palermo

Point de vue

Stéphane Palermo

Manager pour Thales chez Econocom

Travailler ensemble en bonne intelligence

« Nous travaillons sur le cycle de vie des matériels et leur ré-employabilité, leur empreinte carbone, ainsi que sur de nouveaux process de production adaptés. Nous informons nos clients et le marché de nos objectifs et de nos actions pour limiter les déplacements, réduire les flux logistiques, avec des vecteurs non polluants.
La confiance se construit dans l’intelligence de l’effort et dans la mesure des résultats. La bonne foi est fondamentale pour établir un lien de confiance avec un client. »

Stéphane, vous travaillez avec un des plus grands industriels de la défense en Europe à la réduction de notre propre empreinte carbone, pour laquelle nous nous sommes engagés. Comment s’est construite cette relation privilégiée avec un client qui nous oblige à l’excellence ?


Le groupe Thales est effectivement un client très exigeant.
Il attend de nous que nous affichions une qualité de service élevée, tant dans les activités quotidiennes que dans la gouvernance de l’ensemble via, notamment, la Tour de contrôle que nous avons installée.
De surcroît, nous sommes extrêmement impliqués dans les démarches de transformation de nos services et d’accompagnement de Thales au travers de l’attention que nous portons en permanence aux modes de production nouveaux et aux solutions technologiquement innovantes.
A ce titre, Econocom a été extrêmement honoré d’avoir été désigné par Thales en 2022 comme le plus innovant de l’ensemble de ses partenaires.
Cette distinction fût en quelque sorte l’illustration de la qualité de la relation de longue date qui existe entre Thales et Econocom.
Cette relation s’est bâtie sur la confiance, cette confiance ayant elle-même trouvé sa source dans la proximité qui s’est installée entre nos équipes respectives, en particulier via la nouvelle équipe de gouvernance mise en place par Econocom lors du renouvellement du contrat en 2020.
Un même sens du respect des engagements pris et un partage de valeurs tout à fait concret constituent le ciment de la relation qui nous lie avec le groupe Thales.
Ces valeurs communes nous ont permis de partager les difficultés, aussi bien sur les aspects opérationnels qu’en matière d’organisation, en travaillant conjointement à l’amélioration des services et à la concrétisation des engagements pris en commun en matière de réduction de nos empreintes carbone respectives.

Concrètement, nous avons signé avec Thalès une lettre d’engagement sur la baisse de notre empreinte carbone. Quels critères et normes pour évaluer la performance ? Quel agenda avez-vous déployé ? Avez-vous été soutenu(e), comment ? Quelle difficulté avez-vous surmontée ? Comment vos retours d’expérience font-ils partie de l’intelligence partagée ?


Afin d’évaluer notre performance nous mesurons, au moins une fois par an, nos émissions de carbone grâce à la méthodologie Bilan Carbone® définie par l'ADEME.
Par ailleurs, afin de maintenir notre engagement sur du long terme et répondre aux enjeux de Thales, Econocom a signé à son tour la lettre d’engagement de Thales qui formalisait une trajectoire dont les enjeux sont :

  • De réduire de 45% ses scopes 1&2 (émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre) à horizon 2028
  • D’engager 80% de ses fournisseurs dans la démarche de certification SBTI


Pour aller dans ce sens, Econocom travaille en priorité sur des sujets qui sont directement liés à son business model et à son organisation de production.
Nos efforts portent donc essentiellement sur :

  • Des aspects liés aux assets
  • Nous travaillons sur le cycle de vie des matériels, leur recyclage et, de façon générale, leur ré-employabilité une fois sortis du parc de Thales
  • Nous œuvrons également sur la prise en compte de l’empreinte carbone des matériels eux-mêmes, en en informant Thales conformément à notre obligation de conseil que nous mettons au service de la décarbonation
  • Des aspects liés à nos propres moyens de production
  • Nous travaillons au remplacement de la flotte de véhicules utilisés sur le contrat par des véhicules électriques en cherchant sans relâche à limiter les déplacements de collaborateurs grâce à de nouveaux process de production
  • Nous travaillons également à la réduction progressive des flux logistiques gérés par notre plate-forme centrale de Parçay Meslay dans le cadre de notre contrat.


L’ensemble de ces efforts est soutenu par Thales qui partage à la fois les enjeux que nous adressons et la façon dont souhaitons le faire.

Quel est l’impact de cet engagement sur votre propre activité ? Est-ce que, selon vous, cela améliore l'image, la perception du groupe Econocom pour de futurs développements commerciaux ? Avec quelles perspectives ?


Je suis convaincu de l’intérêt que présente l’ensemble de notre démarche en faveur de la décarbonation de toutes nos activités et particulièrement dans le cadre de notre relation avec Thales, et ce pour deux raisons.
En premier lieu, il est essentiel pour le groupe Econocom de décliner une logique vertueuse interne qui soit en accord avec celle que nos clients exigent et en second lieu parce que nous partageons les enjeux que nos clients adressent : ils sont tout simplement communs avec les nôtres et s’imposent donc naturellement.
Nous travaillons au quotidien sur ces sujets. Nous informons régulièrement nos clients, et plus largement le marché, des objectifs que nous nous fixons et des démarches que nous déployons. Le groupe Econocom s’est inscrit dans cette approche depuis sa création et poursuit donc sur cette voie de façon déterminée.
Cette détermination apparait convaincante à nos clients parce qu’ils savent que notre démarche est sincère et qu’elle est le fruit de nos convictions ; nous sommes sur la bonne voie et l’enjeu essentiel consiste avant tout, en la circonstance, à accompagner Thales sur le chemin de la mondialisation de son activité et l’homogénéisation de ses process de support en mode « follow the sun » (application de processus sur différents fuseaux horaires) tout en respectant les engagements pris par Thales que nous relayons au contact des nôtres.

L’entreprise revendique 3 valeurs, audace, bonne foi et réactivité, laquelle vous semble la plus pertinente pour décrire cette première réussite ? Expliquez ce qui est le plus important dans la relation avec Thalès.

J’ai à cœur d’appliquer les valeurs Econocom dans le cadre de notre relation de partenariat, mais si l’une d’entre elle devait être mise en évidence, il s’agirait probablement de la bonne foi.
Cette valeur est en effet fondamentale pour établir un lien de confiance avec un client et nous la considérons comme LA valeur clé dans le cadre de notre relation, valeur qui nous permet de nous positionner légitimement comme un partenaire de Thales au niveau mondial.
La maturité acquise avec le temps nous permet aujourd’hui d’adresser en commun avec Thales des sujets de fond, notamment ceux qui impactent notre empreinte carbone au sein du contrat qui nous lie.
 

3 scopes pour l'impact

Une classification universelle

Pour mesurer son bilan carbone, Econocom analyse les émissions de gaz à effet de serre émanant de son périmètre d'activité et de celui de ses fournisseurs, partenaires et prestataires. 
Les émissions sont universellement et systématiquement classées en 3 grandes catégories, c’est ce qu’on désigne sous le nom de scopes 1,2 et 3.

Le scope 1

reflète nos émissions directes de GES, donc ce qui est produit par des énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) ;

le scope 2

traduit les émissions indirectes liées à l'énergie, produite hors de l'entreprise, liées à la production de froid ou de chaleur principalement ;

le scope 3

est lié aux émissions indirectes des fournisseurs.

On comprend qu’il est plus facile d’agir rapidement sur le scope 1 que sur le 3. Pour ce dernier, nos fournisseurs s’engagent à produire leurs bilans carbones et à adopter des plans de mesures concrètes de réduction de leurs émissions. 70% des chaînes d’approvisionnement mondiales sont des PME dont 15% seulement publient leurs émissions CO2 et GES ; c’est là que se situe le challenge de la réduction du scope 3 pour les entreprises responsables.

Interview d'Alexis Normand

Point de vue

Alexis Normand

Directeur général, co-fondateur de Greenly

Quantifier précisément pour bien agir

« L'intelligence collective, l’innovation et l’audace sont les facteurs clefs de la réduction des émissions des entreprises. Suivre ses données et obtenir des gratifications pour ses actions "vertueuses" est la meilleure façon de changer les comportements : c’est un moyen d'assurer la soutenabilité de l’ activité dans un monde Net Zero.
L'audace aujourd’hui passe par l'innovation technologique autant que par une modification des règles du commerce mondial pour freiner les échanges de produits intenses en carbone. »

Alexis, vous travaillez avec Econocom depuis 3 ans pour nous aider à mesurer notre empreinte carbone. Comment est née Greenly? Quelle est votre mission d’entreprise ? Où en êtes-vous ?

Greenly a été créé avec l'ambition de démocratiser le bilan carbone, pour que toutes les entreprises puissent plus facilement mesurer leurs émissions, avec toujours plus de précision grâce à la technologie. Auparavant, je travaillais dans la santé connectée, à organiser des systèmes de télésuivi de patients atteints de maladies chroniques, pour prévenir au lieu de guérir. J'ai appris que le fait de suivre ses données facilement, associé à des gratifications pour les actions dites "vertueuses" est la meilleure façon de changer les comportements. Avec Greenly, nous avons voulu transposer cette idée dans le suivi de l'empreinte carbone, pour aider chaque personne, chaque entreprise à s'aligner avec une trajectoire bas carbone.

Quatre ans après la création, nous sommes 170 salariés, et nous accompagnons près de 1500 entreprises grâce à notre plateforme.

Concrètement comment déployez-vous vos bilans? Pour Econocom, quelle co-construction pour chaque projet? Comment aidez-vous vos clients à passer ensuite à l’action?

En pratique, chaque entreprise accompagnée invite sur la plateforme Greenly les collaborateurs concernés par le bilan carbone de l'entreprise, pour une collecte des données collaboratives. Le bilan GES suppose de cartographier les flux physiques d'une entreprise, de quantifier les données correspondantes, et de convertir ces informations en émissions carbone, via des ratios de conversions qu'on appelle des facteurs d'émissions. Chacun est ainsi amené à renseigner ou à collecter automatiquement les données correspondantes en connectant les logiciels sources de données.

Pour les émissions directes (scope 1), cela suppose de renseigner les consommations d'essence ou de gaz frigorigènes.

Pour les émissions indirectes liées aux consommations d'énergies, dites du scope 2, cela passe par le décompte de la consommation électrique notamment, par exemple en se connectant aux compteurs d'électricité.

Pour le scope 3, qui concerne toutes les autres sources d'émissions, une multitude d'autres données peuvent être collectées. Typiquement, une synchronisation avec les données comptables permet d'identifier les grands postes d'achats sources d'émissions. C'est ensuite l'occasion d'identifier les postes d'émissions où il est souhaitable d'approfondir l'analyse, pour instruire des plans d'actions plus fins.

Plus l'information sur les émissions est fine, plus les plans d'action recommandés sont pertinents. En effet, on peut ainsi recommander une allocation moins intense en carbone de ce qui compose un produit ou un service. Par exemple, si l'IT représente une part importante de l'activité de l'entreprise, on souhaiterait, comme nous le faisons avec certaines entités d'Econocom, se synchroniser avec les relevés de consommations des data centers (via des API). Cela permet de suivre la consommation électrique à la maille de chaque instance d'un cloud, et ainsi recommander optimisations sur l'allocation de ces instances. En fonction du lieu de consommation, l'intensité carbone de l'électricité est différente, et on peut aussi recommander de stocker les données dans des pays différents.  Cette idée se décline sur l'ensemble des postes d'émissions.

En faisant la somme de ses plans d'actions, on peut dessiner une trajectoire de réduction en ligne avec celle recommandées par les Accords de Paris pour le climat.

Les entreprises responsables vont parfois plus vite que les États pour atteindre l’objectif du GIEC. Pourquoi? Comment accélérer la transformation, en particulier pour les citoyens? Existe-t-il une approche raisonnable de mesure et de limitation individuelle de nos GES?

De plus en plus d'entreprises ont compris que leur transformation vers un modèle bas carbone pouvait devenir un vecteur de compétitivité, car elles aident ainsi leurs propres clients à devenir plus vertueux, et à réduire leurs propres émissions. C'est aussi un moyen d'assurer la soutenabilité à long terme de leur modèle d'affaires, et se prémunir contre le risque de transition, c'est-à-dire de voir leur activité devenir obsolète dans un monde Net Zero. Les Etats ont plus de difficulté à amorcer leur transformation, car ils doivent composer avec plus de forces contraires. Dans bien des cas, la transition énergétique implique un surcoût pour remplacer un mode d'activité intense en carbone par un autre. Pensez au coût que représente l'acquisition d'un véhicule électrique, ou une pompe à chaleur. Quant aux individus, il faut bien entendu les encourager à plus de sobriété, mais en démocratie, le respect des libertés individuelles signifie que cela passe par le "nudge" (coup de pouce) plus que la contrainte.

Econocom revendique 3 valeurs, l’audace, la bonne foi et la réactivité. Laquelle vous semble la plus utile ou exemplaire pour parvenir rapidement à une économie responsable et pourquoi ?

La valeur audace me fait penser à la citation de Danton, lorsque la France était menacée à ses frontières sous la Révolution : " Il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, et la France est sauvée." Aujourd'hui, c'est le monde qui est menacé par le réchauffement climatique. Il nous faut faire preuve d'audace pour prévenir le risque climatique, et cela passe par l'innovation technologique. Econocom en est un bon exemple, et nous essayons aussi d'y contribuer chez Greenly. En réalité, toutes les entreprises doivent innover avec audace pour le climat.

Allons-nous collectivement réussir à réduire drastiquement nos émissions de GES avant 2030 ? Comment ?

Lors de la Cop28, le président Macron a annoncé l'ambition de la France de mettre fin complètement au charbon d'ici 2030 et au pétrole d'ici 2045, établissant un objectif audacieux sans précédent à l'échelle mondiale. Tous les pays devraient adopter une telle feuille de route. Mais est-ce faisable ? Voici à quoi ressemblerait cette trajectoire vers le NetZéro :

Cela commence par une sortie définitive du charbon à horizon 2030. Il s'agit de réduire drastiquement l'utilisation du charbon dans l'industrie, en priorisant certains secteurs comme l'acier. Il faut mettre fin aux exemptions fiscales et aux tarifs réduits pour le charbon dans l'industrie et financer la transformation de ces industries, avec un soutien financier fort de la part de l'Etat.

Pour sortir totalement du pétrole d'ici 2045, une transformation encore plus radicale est nécessaire. Les technologies de capture et de stockage du carbone (CSC) seules sont largement insuffisantes. C'est pourquoi cette transformation doit concerner tous les secteurs de l'économie. Au-delà du mix énergétique qui doit reposer entièrement sur les renouvelables ou le nucléaire, il va falloir réduire l'utilisation du pétrole liée à l'énergie dans les transports. Les véhicules thermiques vont devoir disparaître au profit des véhicules électriques d'ici 2035. Pour les véhicules lourds, qui nécessitent plus de puissance, l'hydrogène constitue une autre alternative décarbonée.  Dans le logement, le chauffage au fioul devra disparaître. Soutenir la décarbonisation profonde dans les secteurs de la chimie et de la construction, en remplaçant les combustibles fossiles par des carburants à faible teneur en carbone et en augmentant l'électrification, l'hydrogène, la chaleur renouvelable et la biomasse. Il va aussi falloir réduire la consommation de plastiques, notamment dans les emballages.

Cette transformation nécessite des investissements massifs de la part des fabricants, possible seulement avec des incitations fiscales ou des subventions appropriées. Cependant, cela ne peut pas être un projet uniquement français ou national. Agir seul serait inefficace à l'échelle mondiale, et l'adoption précoce par un seul pays nuirait à sa compétitivité. Cela signifie qu'il faut œuvrer à une modification des règles du commerce mondial, pour freiner les échanges de produits intenses en carbone.

Enfin, il faut reconnaître que les marchés financiers ne font pas encore la différence aujourd’hui entre le financement des activités favorables et nocives pour le climat. L'idée de pénaliser le financement de projets nocifs au climat et de favoriser les projets verts a fait son chemin et la dernière COP28 a vu une multiplicité d'annonces en ce sens. Nous allons vers « un taux d’intérêt pour le vert et un taux d’intérêt pour le brun », via une régulation accrue des banques sur le climat
 

Decarbonation économie circulaire Bonne foi

Dans le même pilier

One digital company